Suite à notre rencontre chez Madame la Baronne de Montalembert, la semaine dernière, je me permets de me rappeler à votre bon souvenir. Notre rencontre fut étonnante, en un lieu peu habituel pour faire connaissance. Je vois que vous vous souvenez ! J'ose, après tant de souvenirs inconvenants vous faire parvenir mon recueil de « poèmes intimes ». Dites-moi cher Monsieur, ce que vous en pensez, et si une publication peut-être envisagée ?

    Dans l'attente d'une rencontre fortuite, je vous prie Monsieur d'agréer mes aimables salutations.
        Madame de Richemond.

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                                                                            Les Éditions de la Vallée
                                                                            Le Directeur

À Madame Paulette Lemercier,
Hôtel de la Gare, ch. n°7,
Plaisirs

    Petite friponne,
    c'est très imprudent, ce que tu as fait, de m'écrire à mon travail. Je t'envoie donc cette lettre à notre lieu de rendez-vous habituel, sous ton pseudonyme, afin que ton mari ne tombe pas dessus.

    Je suis quelque peu hésitant avant que de publier cet opuscule poétique. J'ai peur que nous n'ayons quelque déboire si sont publiquement évoquées des appellations artistiques telles que « la pendule bigouden », « la vraie quenelle de Lyon », « la carotte de Roscoff » ou « la brouette à Marcel » ; même si la rime avec « la biroute sans sel » peut être qualifiée de pauvre, ce n'est cela qui engendre ma circonspection. Je crains seulement que l'exposition de tes turpitudes provinciales ne soit pas du goût de tous.

    Bien entendu, si mon refus éditorial devait engendrer un mouvement d'humeur de ta part, sache que les daguerréotypes quelque peu osés que j'ai pris de toi ont été déposés en lieu sûr, chez Maître Marron, inscrit au barreau de Paris.

    Regrettant de ne pouvoir donner suite à tes velléités poétiques, je te prie de trouver, ma chère amie, l'expression de mes sentiments les plus coquins.
                                        Ton Dudule