« Je veux un Yacht ! Je veux mon Yacht ! » disait la Reine. Elle le répétait à tue-tête et le hurlait même en tapant des pieds.
On en eut assez Outre-Manche et il fut décidé en haut lieu de faire appel aux chantiers navals de français de Saint-Nazaire mais en donnant une consigne stricte : le moins cher possible.
Le premier contact, téléphonique, fut assez confus.
« Pliz, un yot fort ve couine. »
Voilà ce que comprit la secrétaire bretonne qui ne connaissait que le français comme langue étrangère.
« Ecrivez-le moi, et j’verrrons c’qu’on peut bien faire. »
Elle reçut dans les jours qui suivirent une lettre avec ces indications :
Un yacht pour la Reine.
N’ayant intégré dans son vocabulaire que « bateau de croisière », notre secrétaire bigoudaine chercha dans son dictionnaire ce que yacht –yact pour elle- pouvait bien vouloir dire. Elle tomba sur « yack » et se dit que l’auteur du message ne savait pas écrire.
La secrétaire peu finaude fut surprise d’une telle demande mais comme elle était serviable, elle fit le nécessaire.
C’est ainsi que la Reine d’Angleterre reçut pour son jubilé des 60 ans de règne un superbe yack, pour lequel elle se prit d’affection.
En France, sur la côte, on installa une très longue vue très puissante- dont le dessin reproductif est joint à cette courte explication- afin d’observer de loin, et sans la contrarier, la monarque lors de sa promenade quotidienne à califourchon sur son superbe Yack.
Par le scribe le vendredi 30 septembre 2011, à 19:26
Il fait chaud ce soir, je zappe sur toi le tube :
- MINOR SWING...
- MINOR BLUES... ...
- NUAGE... ... ...
- TAKE THE "A" TRAIN ... ... ... ... ...
- IN THE MOOD... ... ... ... ... ... ...
- BLUE MOOD..............................................................................................................
- WATERMELON
MAN.......................Waouh ! Surtout la version d'Herbie de1973.....
J'ai moi aussi envie de transporter des melons ce soir de la rue Pasteur à vos domiciles, avec une vieille charrette chaotique, allant cahin-caha, de République à ville, jusqu'à vos esprits, pas trop vite, pas vite, lentement.
"Vous
n'allez pas me faire croire que les romislamogauchistes infiltrés dans
le service public et chez un câblo-opérateur que je ne dirai pas son nom
qui commence par numéri et finit par câble, ils ne s'arrangent pas pour
foutre en l'air mes interventions sur toutes les télévisions libres de
mes amis avec des bandeaux au bas de l'écran, oui, là, qui se foutent de
moi et font le jeu de Pedu et de ses complices dans la campagne pour l'élection à la présidence de Trace demain" N.S. président anonyme.
Je pensais que ce ne serait qu’une formalité, mais l’angle
était complètement fermé.
Matin venu, s’égouttent
La pluie du toit,
Les rêves du souvenir.
Ils m’avaient
confié le travail quelques mois avant. J’avais été reçu à l’étage d’une librairie
d’occasion tenue par une femme et qui leur servait de couverture, dans une rue
étroite au-dessus de la plage. Le boulot consistait à éliminer un gars, dans le
quartier des affaires. Une planque était prête dans l’immeuble d’en face. Pas
beaucoup de questions à poser, une enveloppe à empocher. Fifty avant, fifty
après.
Traits de plumes
Les oiseaux griffent le ciel
Mais ne nous laissent rien.
J’ai réglé
quelques dettes, j’ai fêté la reprise des affaires, et je me suis embusqué à
l’endroit prévu. Un deux-pièces-cuisine, frigo plein, télé, bar à alcools. Les
délices de Capoue. J’avais apporté mon fusil et ses accessoires, une boîte de
munitions, une arme de poing en cas de besoin, et quelques bouquins pour deux
ou trois jours. Pas le genre qu’on emporterait sur une île déserte, je comptais
faire vite pour aller toucher le reste du paquet. Juste un recueil de recettes
de cuisine et de la poésie japonaise. Du fugace, il fallait que je puisse lever
le nez à tout instant pour surveiller ma cible.
« Après 24 heures,
larder la viande. Faire dorer dans la graisse de canard. Rajouter tous les
éléments de la marinade, puis verser le vin par dessus. Faire cuire deux
heures. »
Le problème,
je l’ai compris tout de suite, c’est que de l’appartement où je planquais, je
ne voyais qu’une partie des bureaux de ma cible. Impossible d’avoir l’ensemble
des pièces où il travaillait. C’était un bâtiment de quatre ou cinq étages, une
façade de grosses pierres. De grandes baies permettaient de voir à l’intérieur
le déplacement des employés, les volées d’escaliers métalliques, les bureaux
relookés, les armoires, les bannettes à courrier. J’aurais eu le temps
d’observer les manies de chacun, de connaître les heures d’arrivée, de savoir
qui était ponctuel, qui restait le plus tard.
Ambassade de la pluie,
le pays
qui est entouré de déserts.
Mais les
bureaux faisaient l’angle d’une rue et je n’en voyais qu’un côté et, de plus,
comme je n’étais pas exactement en face, des angles morts m’empêchaient de
plonger le regard jusqu’au fond des pièces. Je vis bien passer à plusieurs
reprises celui que je devais abattre, mais je n’eus jamais le temps de cadrer.
Je risquais de le louper et de tout foutre par terre. Au bout de quelques
heures, je conclus à l’impossibilité de faire le boulot dans ces conditions.
J’appelai au numéro qu’on m’avait laissé. Personne. Après plusieurs essais
infructueux, je décidai de me rendre à la librairie le lendemain à la première
heure. Je commençais à flairer un mauvais coup.
« Ecraser les
carapaces et les têtes et les mettre dans une sauteuse. Ajouter oignon, bouquet
garni, saler et poivrer, arroser de vin blanc sec. Couvrir et laisser mijoter
30 minutes. »
Cinquante
mètres avant le magasin, j’entendis un claquement de portière derrière moi. Un
costaud venait de sortir d’une voiture et me suivait. La voiture nous emboîta
le pas. Je dépassai la bouquinerie, suivis la rue et obliquai vers une autre,
puis une autre encore, plus large, avec des boutiques. En bas, au coin, en face
d’un parc, un rade plutôt grand, avec une terrasse. Je m’y assis pour donner le
change, commandai une bière. La consommation arrivée, j’enlevais mon
imperméable que je laissai sur la chaise. J’entrai et me rendis aux toilettes.
Quoi !
C’est le pou qui dit à la tête :
« Laisse-moi en paix ! »
Au fond d’un
couloir, une fenêtre donnait en arrière-cour sur des toits. J’ouvris, enjambai
l’embrasure et attrapai une gouttière providentielle qui me permit d’arriver
sur le toit d’un appentis, d’où je pus atteindre d'autres cours intérieures. Je
ressortis dans une autre rue.
Je filai
jusque chez moi prendre des affaires. Ma voiture était dans la rue. Pas trace
des costauds ni de leur véhicule. Je démarrai en direction de l’autoroute.
J’abandonnais dans cette histoire un bon paquet de fric et j'étais devenu la
cible d’une bande qui avait en moi un témoin gênant.
C'est bordant une minuscule portion d'arc autour d'un rond-point soigneusement dessiné (s'y papouillent Louis Blanc, alias D32, Jules Verne et Eugène Landoas : un ménage à trois !) un triangle d'à peine plus d'un mètre carré, nid clos miniature hirsute d'herbes hautes, jurant avec un triangle vis à vis (propriété publique en escalier peigné jardinet celui-ci), comme avec le carré à poil ras du rond-point.
Tous les dimanches, mon père et moi partions de chez nous de bon matin. Nous quittions allègrement notre résidence toute de blanc vêtue pour rejoindre des quartiers bien plus grisonnants et toutefois familiers. Le carrefour des Prévoyants (exit Garges et bonjour Stains), le quartier du Bel-air, un arrêt au PMU du coin de la rue afin de prendre la température des pronostics auprès des autochtones locaux.
Puis première vraie halte rue de l’Égalité chez un premier oncle. Première discussion animée autour de tocards qui ne partiront pas ou qui s’emballeront au galop (sacrilège pour un trotteur). Premier pastis. Première grenadine pour moi.