Consigne : « Bienvenue à… »

Bienvenue à Arjeplog !

Arjeplog est situé à mi-chemin entre Skelleteâ et Bodö. La route 95 qui les relie porta tout d’abord le nom de Silvervägen. Ce n’est qu’en 1975 que la route 95 fut asphaltée. Au nord-ouest d’Arjeplog, une petite route mène à Laisvall dont presque tous les habitants travaillent dans les mines de plomb. Tout cela est d’une beauté ineffable et vous êtes attendus avec impatience dans cet endroit oublié des dieux… et des hommes.

Consigne : Logorallye sur ouvrages de cuisine

Mon cher Spazziari,

Je suis allé rendre visite à la Mamia du pays basque qui est, comme tu t’en doutes, tout miel avec Monsieur Cabé. Te souviens-tu de Monsieur Cabé, ce vieil homme au teint sablé couleur de gingembre confit ? Il est célèbre pour avoir envoyé les fameuses boules de Berlin si loin qu’elles sont tombées dans les îles flottantes de Monsieur Pralus. Quelle ventrèche, restée dans toutes les mémoires du canton !

Revenons à la Mamia qui est — t’en rappelles-tu — belle et douce comme une dodine. Elle est toujours aussi bavarde qu’une barigoule, à croire qu’elle a été dans sa jeunesse piquée par un kalimutxo !

Après un repas frugal, nous avons comme jadis couru la garrigue à la recherche de girolles, de cogollos et de carmagnons. Hélas, trois fois hélas, en retournant une grosse pierre sèche, la Mamia a été mordue par des kokotxas. À peine trois minutes plus tard, son visage, son corps étaient couverts d’ognoasses et de pipasols. Une terrible odeur de ceviche mêlée de ttoro [sic] nous a envahis et je n’ai plus trouvé à mes pieds qu’une mare de piperade aux relents de vieux vinaigre balsamique de Modène. Quel choc !

Consigne : Pages arrachées à un journal intime

  • 12 décembre :

Déjà quatre jours de gel intense. Toutes les provisions ont gelé dans le grenier et ces fichus morpions qui braillent du matin au soir et du soir au matin.

  • 14 décembre :

Marinette maigrit à vue d’œil. Ces maudits cancrelats l’affaiblissent et la vieillissent chaque jour davantage. Bientôt elle sera plus laide que notre vieille jument. À propos de jument…

  • 17 décembre :

Nous avons sucé et resucé les os de la vieille jument depuis trois jours. Y avait rien à bouffer dessus de toute façon mais on pourra toujours mâcher le vieux foin à sa place. Et toujours ces maudits bâtards qui hurlent sans cesse à m’en crever les tympans !

  • 20 décembre :

Plus d’poules ni d’foin, ni d’lapins d’ailleurs. J’avions tout bouffé à des lieues à la ronde. Y a plus un goupil en chasse ni même un blaireau. Et ce gel qui fend les arbres et les rochers…

  • 22 décembre :

Ces racines sont abjectes et je vais y laisser tripes et ratiches. Ces maudits minuscules m’ont sifflé mon raton sous le nez, au moment même où j’allais l’engouffrer. Deux jours d’affût ! J’ai bien cru qu’j’allais croquer un des ces nains par mégarde. Ah, ah, ah, j’aurais pu n’en faire qu’une bouchée, du produit d’mes génitoires ! Ah, ah, ah… bouffer… un nain… rien qu’un nain… bouffer… viande de nain… manger… slurp…

Hervé